Pour la première fois, des pilotes de drone étaient en compétition dans un stade européen. La course sera diffusée ce samedi soir sur la chaîne AB 1. Nous étions dans les coulisses, en juin dernier, à Nice.
Traditionnellement, quand les Américains débarquent, ils ne font pas semblant. En cette brûlante journée de juin au stade Allianz-Riviera à Nice (Alpes-Maritimes), la coutume a été respectée : parmi des montagnes de matériels high-tech, des dizaines de personnes s’activent dans les travées de l’enceinte plus habituée à voir du ballon rond s’envoler dans les airs que des petits objets volants filer comme des fusées. D’ici la tombée de la nuit, cette fourmilière made in USA s’apprête à frapper un grand coup en organisant, pour la première fois dans un stade européen, la cinquième épreuve de The Drone Racing League (DRL). Ce Championnat du monde opposant 18 pilotes de drone professionnels (qui en vivent bien, confient-ils…) réunit chaque année 55 millions de spectateurs dans 75 pays selon les organisateurs qui restent très discrets sur le budget total.
Une sorte de jeu vidéo grandeur nature
Si le résultat de la course ne sera visible du grand public français que ce samedi 13 octobre à partir de 22h15 sur la chaîne AB 1, les coulisses du tournage, auquel nous avons pu assister, promettent un show spectaculaire. A mi-chemin entre science-fiction, concentration de haut vol et technologie dernier cri, l’activité a un air de sport futuriste. Les pilotes, assis dans un fauteuil, pilotent leur engin (le même modèle pour tous) grâce à une manette et un masque où ils voient les images renvoyées par la caméra de la machine. C’est une sorte de jeu vidéo grandeur nature dans lequel les réflexes humains tiennent lieu de guide de survie. Le tout en nocturne, question d’ambiance et de belles images. « Les drones pèsent un kilo et sont capables d’atteindre 100 km/h en moins d’une seconde puis 150 », explique un technicien affairé sur un stock impressionnant de ces petits hélicoptères valant 1 000 € pièce.
Mieux vaut repérer leurs ampoules LED colorées
Les courses s’enchaînent. Demi-finale… Finale. Le parcours passe par une quinzaine de portes aussi bien sur la pelouse qu’à l’intérieur des tribunes. Ça va très vite. Les drones, avec leur coque de polycarbonate et leurs hélices tournant à 3 000 tours par minute, sifflent. Pour les voir, mieux vaut repérer leurs ampoules LED colorées qui constituent une sorte de signature visuelle. Il y a de la casse. Les pilotes, un peu comme ceux de F 1, ne s’en offusquent guère : « On a chacun nos trajectoires, on analyse », explique Dunkan, le prometteur français du circuit DRL.
La réputation écornée du drone, souvent assimilé à un espion et même à une menace potentielle, semble s’envoler. La machine rentrerait-elle dans les mœurs ? Nicholas Horbaczewski, PDG de la DRL, y croit : « On le voit, au bout de trois, quatre ans, les inquiétudes diminuent, il y a beaucoup plus de flexibilité par rapport aux contraintes légales. »
Source : www.leparisien.fr