Face à la déferlante d’entreprises, Gafa en tête, sur le marché de la smart home, la filiale française de l’entreprise taïwanaise se rapproche de son réseau de distributeurs… et de ses concurrents.
La maison connectée tire le marché de l’Internet des objets (IoT) avec une progression en France de 42% en volume en 2017, selon une étude de l’institut GfK. En conséquence, les acteurs se multiplient, la dernière annonce en date étant celle d’Orange qui proposera au printemps 2019 son service Maison connectée pour relier les objets IoT à sa Livebox et les piloter à distance. Pour se démarquer dans cette déferlante, l’entreprise de domotique D-Link France a notamment choisi de miser sur ses revendeurs. « C’est essentiel pour nous car nous avons un mode de distribution en indirect », justifie Maryline Michel, directrice de D-Link en France.
La filiale du groupe taïwanais, implantée dans l’Hexagone depuis 1990, réalise 100% de son chiffre d’affaires (19 millions d’euros en 2016, un résultat stable cette année) par l’intermédiaire de ses quelque 1 300 commerçants certifiés. « Le marché est tendu, l’ambiance économique et sociale n’est pas favorable et les réseaux arrivent à maturité. C’est pour cela qu’il est important d’être proche des revendeurs et de continuer à les accompagner », assure Maryline Michel, qui a lancé au dernier trimestre 2018 une campagne de formation sur les nouvelles gammes de produits dans 13 villes françaises. « Ces formations porteront sur la manière d’aborder un projet wifi ou les avantages entre un management cloud et en local », ajoute-t-elle.
Le cloud qui est lui-même une réponse aux besoins des distributeurs, cette fois-ci dans le BtoB. « Avant, l’entreprise n’avait pas d’autre lien avec ses clients que la vente des objets. Aujourd’hui, il faut pouvoir leur assurer un monitoring des produits dans la durée », explique Kevin Wen, président de D-Link Europe. Résultat, D-Link a lancé en novembre 2018 une offre de management cloud. « Il s’agit d’un avantage majeur pour nos revendeurs qui s’adressent aux PME et PMI. Ces dernières n’ont pas toujours de DSI et externalisent leur IT à nos distributeurs. Avec ce nouvel outil, les commerçants peuvent effectuer la maintenance et intervenir à distance rapidement sans avoir à se déplacer », enchaîne Marilyne Michel.
Alexa pour fédérer les acteurs
Second pan de la stratégie de D-Link, l’ouverture aux autres acteurs de la maison connectée. La société a notamment rendu ses caméras et ses prises compatibles avec les assistants vocaux d’Amazon et de Google pour les rendre pilotables par la voix. « Il n’est plus possible de travailler en autarcie sur nos produits, et cette méthode qui prédominait jusqu’alors va à l’encontre du concept de maison connectée », résume Maryline Michel. « Alexa va permettre de fédérer les acteurs », se réjouit pour sa part Kevin Wen. Un Français sur quatre prévoit d’acquérir un assistant vocal, selon une étude D-Link.
Pour s’intégrer à l’écosystème du smart home, D-Link intègre également dans ses produits le service IFTTT et a mis sur le marché un boîtier utilisant la technologie réseau thread, un protocole basé sur IPv6. « Nous sommes devenus membre du Thread Groupe, un groupe de travail rassemblant plus d’une centaine de sociétés comme Nest Labs (une filiale de Google), Samsung ou Qualcomm. Apple a rejoint le groupe en août 2018, c’est une bonne nouvelle car cela contribuera à populariser le protocole et à renforcer l’interopérabilité entre les solutions », se félicite le président Europe de l’entreprise, qui a annoncé la mise sur le marché du premier routeur construit avec cette technologie. Créé en 2014, ce protocole compte parmi ses concurrents Z-Wave, ZigBee et EnOcean.
Source : www.journaldunet.com