Le chiffre d’affaires d’Alphabet, maison-mère de Google, a progressé de 24% sur un an au dernier trimestre, à près de 40 milliards de dollars.
Mais Google reste en mode startup et accélère plus que jamais dans ses investissements, qui ont doublé par rapport à 2017, quitte à rogner un peu ses marges et faire réagir les marchés.
Après plus de 20 ans d’existence, Google n’a toujours pas atteint son pic de croissance et présente des résultats dignes d’une startup. Alphabet, la maison mère du géant américain, a publié ce lundi 4 février les résultats financiers du quatrième trimestre 2018. Avec 39,27 milliards de dollars de revenus sur la période (34 milliards d’euros), l’entreprise atteint un niveau record, en hausse de 22% sur un an. En tout, la firme de Mountain View a généré 8,95 milliards de dollars de profits (7,84 milliards d’euros) pour conclure l’année.
La publicité représente toujours 83% de la totalité de ses revenus, signe d’une forte dépendance. Si les prix de la publicité diminuent, Google enregistre une augmentation de 66% du nombre de clics sur ses publicités payantes par rapport à l’année dernière. Cette tendance est une des principales raisons de l’augmentation annuelle de 22% des revenus publicitaires du géant. Répartis sur son moteur de recherche et YouTube, ils s’élèvent à plus de 27 milliards de dollars (23,6 milliards d’euros) sur ce quatrième trimestre.
Les dépenses explosent et attaquent -un peu- sur les marges
Malgré ces excellents résultats, au-delà des attentes, le cours de l’action Alphabet a tout de même diminué dans les heures qui ont suivi la publication, entre 2 et 3 points. Les marchés ont réagi aux dépenses de la firme, qui atteignent également des niveaux records : +30% sur un an, à 25,14 milliards de dollars ou environ 22 milliards d’euros. Ces investissements commencent à rogner sur les marges, qui passent de 24% en 2017 à 21% en 2018, et ce malgré l’augmentation spectaculaire des revenus.
Autrement dit, Google investit à un rythme effréné dans tous les domaines. Les 25,14 milliards d’euros dépensés en « achat de propriété et d’équipement » sur l’année 2018, représentent presque le double de la somme dépensée en 2017 (13,18 milliards de dollars ou 11,55 milliards d’euros). Cette catégorie comprend notamment ses investissements dans de nouveaux data centers. Un enjeu crucial pour Google qui souhaite renforcer son activité de cloud – où il reste devancé par Amazon et Microsoft -, développer des nouvelles solutions d’intelligence artificielle sur la base du machine learning, et soutenir sa stratégie de diversification dans les contenus musicaux et vidéo via YouTube, qui nécessitent une grande puissance de calcul.
Le cap des 100.000 employés bientôt franchi
Logiquement, ces investissements nécessitent une main-d’oeuvre toujours plus nombreuse et qualifiée. D’où de nouvelles emplettes immobilières – une nouvelle implantation est prévue à Austin aux États-Unis – et des recrutements en masse : les effectifs de Google ont augmenté de plus de 23% en un an, pour un total 98.771 employés au 31 décembre. À ce rythme, le cap des 100.000 employés sera sans nul doute franchi très vite en 2019.
Enfin, la firme de Mountain View affiche également une perte de 1,348 milliard de dollars (1,180 milliards d’euros) sur la division « autres paris », dans laquelle elle range des expérimentations qui deviendront peut-être ses relais de croissance dans le futur. On y retrouve son entreprise de voiture autonome Waymo, le projet Loon qui envisage d’étendre l’accès à Internet grâce à des ballons, ou encore Wing, son entreprise de drones. Issus pour la plupart de Google X, la division de R&D du géant, ces « paris » ont généré plus 600 millions de dollars (525 millions d’euros) de pertes supplémentaires par rapport à l’an dernier.
Source : www.latribune.fr