Les activités d’opérateur virtuel de Google pourraient bien traverser l’Atlantique dans un avenir proche. La firme a en tout cas posé une première pierre en ce sens : elle a fait enregistrer sa marque, Google Fi, sur le Vieux Continent.
Il y a encore quelques semaines, le « project Fi » de Google était un opérateur virtuel dont la clientèle potentielle était plutôt limitée. Il fallait en effet disposer d’un smartphone issu d’une courte liste — comprenant essentiellement des terminaux estampillés Nexus ou bien Pixel — pour pouvoir s’abonner et profiter de la continuité des réseaux mobiles et Wi-Fi ainsi que d’un modèle de facturation à la carte (socle de 20 $ pour appels et SMS + 10 $ par gigaoctet de données mobiles consommé). Depuis, la firme a montré qu’elle avait l’ambition de séduire plus d’Américains. Elle a officiellement transformé le « project Fi » en « Google Fi » et ouvert le programme à de nouveaux appareils, dont des iPhone, même si les engins nouvellement acceptés ne peuvent pas sauter d’un réseau à l’autre. Mais elle ne s’est pas arrêtée là.
Envisageant manifestement un avenir au-delà des frontières des États-Unis, Google a fait enregistrer sa marque, Google Fi, auprès de l’EUIPO, c’est-à-dire de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle. Ce dépôt, daté du 10 décembre dernier, ne garantit pas une présence prochaine de l’opérateur virtuel sur le Vieux Continent, mais il ouvre au minimum la porte à une exploitation de la marque en Europe. Rappelons que Google s’est récemment rapproché de plusieurs opérateurs, notamment allemands et britanniques, pour que ces derniers acceptent de reconnaître les cartes eSIM dans ses Pixel 3. De là à imaginer que les discussions ont continué pour évoquer un possible accord de prise en charge en tant qu’opérateur virtuel, le scénario ne paraît guère improbable.
Bien sûr, pour poser le pied en Europe, Google Fi devrait largement revoir ses tarifs. En France, en particulier, l’équivalent des factures de 50, 60 ou 80 $ (hors taxes !) qui sont considérées comme avantageuses outre-Atlantique est tout simplement impensable. Néanmoins, Google est prêt à d’autres égards. Pour les abonnés américains, l’itinérance est notamment assurée dans quelque 170 pays. Ce maillage pourrait se révéler fort utile si Google Fi devait faire ses débuts dans un pays de l’Union européenne, où le roaming est maintenant un service incontournable dans tout forfait.
Source : www.lesnumeriques.com