L’annonce est tombée alors que le mois de novembre s’apprêtait à tirer sa révérence : les fondations Linux et RISC-V entrent en collaboration pour promouvoir le développement à l’aide de technologies open source et l’adoption commerciale de l’architecture RISC-V.
La Linux Foundation existe depuis l’an 2000 et sont but est d’encourager l’utilisation du système d’exploitation open source Linux. La fondation RISC-V a pour sa part vu le jour en 2015 pour promouvoir l’architecture de processeur open source RISC-V et regroupe à ce jour plus de 210 membres institutionnels, universitaires et individuels. Dans ce nouveau partenariat, la deuxième entité tirera parti de l’infrastructure d’outils, des services et des programmes de formation de la première, mais aussi de son expertise en matière de gouvernance. D’ailleurs, cette collaboration apparaît comme une continuité d’une autre qui lie déjà les deux groupes. En effet, la Linux Foundation et la RISC-V Foundation travaillent déjà ensemble à la fourniture de guides de démarrage. Ces derniers couvrent l’utilisation du système d’exploitation temps réel Zephyr et de Linux sur du matériel basé sur l’architecure RISC-V comme le U54-MC Coreplex – un processeur RISC-V multicoeurs de la société Sifive.
« Ce partenariat avec la Fondation Linux va nous permettre d’offrir des outils éducatifs et d’accompagnement plus robustes à la communauté RISC-V et d’accélérer l’adoption des systèmes d’exploitation, implémentations matérielles et des outils de développement », a déclaré Rick O’Connor – directeur exécutif de la Fondation RISC-V.
Sur plusieurs aspects, RISC-V est à l’univers du matériel informatique ce que Linux est pour celui du logiciel. En effet, on parle d’une architecture open source qui libère des contraintes de gestion des brevets. RISC-V est disponible sous licence BSD ce qui fait que chaque organisation qui veut implémenter ou apporter des modifications à l’architecture n’est pas obligée de dévoiler les changements au grand public. C’est en cela qu’elle se positionne comme la technologie qui devrait détrôner ARM puisqu’elle n’impose pas de coûts de licence. De nombreux constructeurs sont déjà sur le filon. Ça va faire deux ans que Nvidia a annoncé son intention de s’appuyer sur cette architecture pour sa prochaine génération de microcontrôleurs Falcon. Lors du 7e atelier RISC-V tenu en novembre 2017, Western Digital a annoncé que les milliards de processeur que son entreprise livre chaque année vont migrer vers RISC-V. Les deux entreprises ne sont pas les seules à avoir manifesté un intérêt. À date, l’architecture RISC-V bénéficie du soutien d’un minimum de 80 entreprises.
On a beaucoup parlé des familles de faille de sécurité Meltdown et Spectre depuis le mois de janvier. L’adoption croissante de l’architecture RISC-V devrait apporter solution au danger du manque de diversité dévoilé par ces dernières au sein de l’offre propriétaire mise sur le marché pour le desktop, les serveurs, les plateformes mobiles et les applications embarquées par les trois grosses enseignes les plus touchées à savoir : Intel, AMD et ARM.
Source : www.developpez.com