Après 3 ans d’existence, la filiale de Bouygues Telecom spécialisée dans l’Internet des objets, Objenious, compte à son compteur 300 clients dont Auchan Retail, Renault, Transgourmet, Airbus, Somfi, Sanef ou encore le Grand Paris. Mais sa présence internationale reste encore bien timide.
C’est dans le cadre du très classique – mais classieux – Théâtre du Trianon (Paris) ce mercredi 6 juin qu’Objenious, la filiale dédiée à l’Internet des objets (IoT), a présenté à ses clients et partenaires ses ambitions. Près de 600 personnes étaient pour l’occasion invitées à assister à une matinée particulièrement riche en retours d’expérience, dont le maitre de cérémonie n’était autre que Stéphane Allaire, président d’Objenious, que la rédaction avait déjà eu l’occasion de rencontrer en tête-à-tête.
« En 3 ans, Objenious est devenu numéro 1 en termes de réseau IoT dédié, d’écosystème partenaires et de nombre de clients », avance Stéphane Allaire. Une place de leader également revendiquée par son concurrent mais néanmoins compatriote Sigfox. Pour justifier ses propos, Stéphane Allaire n’a pas hésité à dégainer ses chiffres : « En 5 mois, nous avons multiplié par 3 le nombre de clients en production qui est à fin mai de 300. Nous connections plus de 100 000 objets chez la SNCF, Somfi, Sanef et chaque jour plus de 6 millions de messages LoRA circulent sur notre plateforme ». Si en France 4 300 antennes IoT ont été déployées par Objenious pour assurer une couverture aussi bien in que outdoor, à l’international le groupe est quasiment aux abonnés absents – comparé à Sigfox notamment – même si des accords commencent à être noués avec certains opérateurs aux Etats-Unis (Comcast) ou en Corée du Sud (SK Telecom).
Un changement de paradigme et des usages tous azimuts
« On change de paradigme, l’IoT va être partout, on bouleverse le monde qui nous entoure, on est à l’aube d’une révolution. Mais le risque, c’est qu’il y a tellement de possibilités qu’on peut s’y perdre », a prévenu Stéphane Allaire. Si certains cas d’usage en IoT sont pour le moins exotiques (pièges à souris dans les pierres tombales, surveillance des parcs à huitres…), d’autres ont en revanche vocation à intéresser bien plus de monde, en particulier les professionnels dans l’industrie, les transports, les services… « Le ROI des projets IoT est très rapide, par exemple un acteur industriel ayant un cas d’usage de surveillance de consommation énergétique a vu son coût projet remboursé en moins de 3 mois », a expliqué Stéphane Allaire.
Lors de sa matinée, Objenious a donné l’occasion à plusieurs clients de s’exprimer sur leurs avancées IoT. Cela a notamment été le cas pour Renault dans le cadre de son projet Full track & trace. « Nous avons 8 millions de produits qui circulent en permanence dans nos camions entre nos usines et nos fournisseurs et nous avons voulu mettre dans chaque emballage un capteur pour savoir où ils se trouvent à n’importe quel moment », a fait savoir Eric Marchiol, directeur digital supply chain, fabrication et processus de l’ingénierie chez Renault. Pour l’instant, un POC sur 9 sites a été mis en place pour géolocaliser ses fournitures sachant que le constructeur annonce un retour sur investissement inférieur à un an. « Nous avons une attente vis-à-vis du réseau. On opère mondialement, donc on a besoin d’un roaming qui fonctionne mondialement ».
Temps réel, triangulation et réversibilité
De son côté, Auchan a également présenté en quelques mots son projet IoT avec Objenious et LoRA. Avec 900 camions sur les routes depuis 60 sites logistiques, l’optimisation logistique et en particulier le remplissage de sa flotte de véhicules constitue une priorité de tous les instants. « Des camions mieux remplis, cela signifie moins de camions sur les routes », a indiqué Loïc Sénéchal, responsable transport national d’Auchan Retail France. Avec à la clé aussi bien des économies qu’une meilleure empreinte écologique. « La motivation pour se lancer a été le temps réel et la capacité à pouvoir trianguler les assets sur le traitement du signal. Et aussi l’aspect réversibilité aussi bien par sa facilité à installer qu’à désinstaller pour une autre offre si besoin ». De là à dire que le spectre de Sigfox plane, il n’y a qu’un pas que l’on pourrait facilement franchir…
Source : www.lemondeinformatique.fr