C’est officiel, dès février 2019, les utilisateurs de HipChat et Stride devront basculer sur Slack.
La plate-forme de discussions collaboratives à 5 milliards de dollars signe un nouveau partenariat avec Atlassian. Une manoeuvre stratégique pour ne pas perdre la face devant Microsoft et sa messagerie Teams.
Atlassian et Slack ont annoncé, dans un communiqué publié jeudi 26 juillet 2018, leur tout nouveau partenariat. Partenariat, car le rachat de HipChat et Stride, créés en 2017 par Altassian, s’avère être stratégique pour renforcer la position de Slack face à Teams de Microsoft, son plus gros concurrent qui ne cesse de conquérir les organisations, et vient de sortir sa version gratuite.
SLACK CROQUE HIPCHAT ET STRIDE POUR UNE DISPARITION EN DOUCEUR
L’annonce de cette acquisition s’accompagne d’une date de fermeture des deux plates-formes : le 15 février 2019. Le montant de la transaction n’a pas été précisé, mais d’après Bloomerg, des sommes seront versées à Atlassian sur les 3 prochaines années par Slack, et le premier devient un (petit) actionnaire de Slack. La plate-forme de discussions collaboratives pour les entreprises (et les particuliers, plus rares) précise que “Slack utilise les produits d’Atlassian depuis des années, et les 2600 et plus employés d’Atlassian vont se mettre à utiliser Slack. Nous nous engageons à rendre la même manoeuvre aussi facile que possible pour nos clients.”
Chacun gagne au change : Slack supprime un de ses concurrents sur le marché pour consolider sa place de leader et Atlassian pourra continuer à développer de nouvelles solutions techniques pour améliorer la plate-forme avec ses équipes. Dans un premier temps, le but va être de renforcer certaines intégrations entre Slack et Jira Cloud, Bitbucket Cloud et Trello, puis de réfléchir à d’autres intégrations de produits Atlassian. Les deux « partenaires » devraient en dire un peu plus lors de la conférence Atlassian à Barcelone, du 3 au 5 septembre 2018, rapporte le communiqué.
UNE RÉPONSE STRATÉGIQUE À LA CONCURRENCE DU GÉANT MICROSOFT
Ce partenariat a tout l’air d’une opération de renforcement stratégique pour Slack, face à la place qu’occupe son rival Microsoft avec son outil de travail collaboratif Teams. Lancée pour de bon en 2017, la plate-forme de discussions professionnelles de Microsoft repose sur Skype et Office, ce qui lui permet d’offrir d’emblée toute une série de services avec lesquels ses clients sont d’ores et déjà familiarisés. En un peu plus d’un an, l’application s’est développée dans pas moins de 150 pays et a été déclinée en 35 langues.
Depuis le 13 juillet 2018, la version gratuite de Teams, qui vise principalement les TPE et PME (300 utilisateurs maximum par espace de travail), pourrait bien plus encore la propulser sur le devant de la scène. Microsoft revendique 200 000 organisations utilisatrices, et 100 millions d’utilisateurs actifs. Il faut dire que des accès directs aux appels vidéos, au cloud, aux mails dans les conversations et aux agendas grâce à Skype, OneDrive, Outlook et les calendriers d’Office constituent un service particulièrement complet et attractif. D’autant plus que Teams fait partie de certains abonnements à la suite Office 365.
SLACK TIENT BON FACE À TEAMS
Toutefois, si Teams s’en sort bien en rattrapant le temps perdu, Slack reste devant, avec 500 000 organisations qui l’utilisent. Cette dernière compte 8 millions d’utilisateurs actifs par jour, dont 3 millions qui payent. Pour la start-up valorisée à 5,1 milliards de dollars depuis juillet 2017, cette nouvelle acquisition pourrait bien alourdir sa valeur sur le marché, et compenser un peu le manque d’évolution depuis l’arrivée de son plus gros concurrent. De plus, elle compte elle aussi des services externes intégrés, depuis sa collaboration avec Google annoncée en décembre 2016 : Git Hub, Dropbox, Google Drive et Heroku lui permettent de maintenir une concurrence au niveau du stockage d’informations face au large panel de Microsoft.
D’autres plates-formes similaires se développent. Facebook s’est lancé sur ce marché avec Workplace, mais celle-ci compte à peine plus de 30 000 organisations inscrites, ce qui fait d’elle un moyen concurrent. Elle tente quand même de gagner du terrain en annonçant l’acquisition de Redkix mercredi 27 juillet 2018. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué, mais ce service de messagerie israëlien va fermer pour venir renforcer Workspace. Une opération plus petite que celle de Slack, mais qui montre que ce-dernier ne fait pas peur à de nouveaux venus sur ce marché.
Source : www.usine-digitale.fr